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Partie I : Aux vies effacées

Lentement les jours passent
D'une teinte grise pâle
Je regarde partir les bateaux
Reviendront-ils bientôt ?

Sur cette plage à jamais abîmée
Par l'esprit des âmes torturées
Une marche silencieuse a sonné
En mémoire de ces vies effacées.

Sur la grève infinie
Ils sont venus tendre la main
Défier leur destin
Là où tout s'est fini.

A présent les heures ont le parfum
Des cendres, des pleurs, des prières
Et d'un « Salve Regina ».

Voici que je vous lis,
Tombée dans l'oubli
La lettre du soldat Louis
Pour sa bien aimée Rose :

Partie I I : La lettre du soldat

Elles avancent ces machines d'acier
Qui crachent l'enfer sur ce grand échiquier
Et moi je suis l'intrus en costume
Qui rêve que s'dissipe la brume.

Je me souviens de vos yeux
Avant la guerre et les bombes
A présent ils sont comme ceux
Qui se lèvent, se tournent vers les Cieux.

De nulle part, comme dans un songe, encore
Dans lequel  je plonge
Vous m'êtes apparue
En vous je noie mon âme nue
On choisira notre chambre avec vue
Pour voir l'horizon s'enflammer
Au fil des saisons, nous aimer,
Regardez-les fleurir, briller
Se faner, puis mourir.

Avec un peu de chance on verra bien
Tous les deux enlacés, oui..si j'en reviens
Avec un peu de chance nous serons bien avec nos sentiments,
Tous deux assis, sur le sable blanc... »