ÇA M’A FAIT UNE ARMURE
(Souvenirs attention danger)
Paroles et musique : Daniel Janin
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Je n'connais pas la peur n’y a pas de quoi s’en vanter
Mes yeux ont dû trop voir, et ça ça m'a blindé
Ça m'a fait une écorce que je traine avec moi
Ça m’a fait une armure mais elle ne se voit pas.

En ce temps là y'avait pas trop de distraction
Dans mon pays les gens faisaient des distinctions.
Ça sentait le poisson, le cumoun, les abricots
Que l’on s’échangeait à la récré en jouant aux noyaux.

Laisse-moi te raconter les échoppes rabougries
Ou des odeurs de miel parfument les beignets frits
Ou l'encens et la myrrhe embaument avec la menthe
Les étals de fruits mûrs de senteurs enivrantes.

Pendant l'après-midi dans la chaleur ouatée
Quand résonne la sieste quand il n’faut pas bouger
La voix du muezzin rappelle aux convertis
Qu'il est temps de s’changer et d’penser à l'esprit.

Parfois je me souviens des rues de mon enfance
Qu'on parcourait a pieds avec sans différence
Des copains du quartier quelle qu’en soit l'origine
Les raisins de la colère firent des grappes assassines

Et puis c'est arrivé, c'est le vent de l'histoire
A force de s'ignorer on s'est pas dit au revoir
Des années sont passées sur les ruines de mon enfance
Le monde va oublier t’inquiète pas, moi j'y pense.

Ils sont tous repartis vers des lointains rivages
Certains même sont restés pour marquer leur passage
Certains ont disparu mais je les garde en moi
Les cimetières sont des lieux qui ne s’effacent pas.

Je n'connais pas la peur n’y a pas de quoi s’en vanter
Mes yeux ont dû trop voir, et ça, ça m'a blindé
Ça m'a fait une écorce que je traine avec moi
Ça m’a fait une armure mais elle ne se voit pas.
Ça m’a fait une armure mais elle ne se voit pas.