1973
Texte de Jean-François Santini
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Nous étions en mille neuf cent soixante treize,
Qui était donc le Président?*
Nous logions alors à la mairie,
Elle abritait encore une classe
Et la cour retentissait des cris d'enfants.
Nous possédions un bureau, une table et deux chaises
Un matelas aussi, une cuisinière, ça suffisait pour le moment
Et si la salle à manger donnait sur la nationale
Le vacarme n'atteignait pas notre moral.
Les midis, sans se transformer en palace,
La maison commune devenait cantine
Accueillant les pensionnaires du groupe scolaire principal
Niché en haut de la place Foch.
Ce n'était pas une mince affaire
Pour traverser la grosse artère,
Pas de souterrain, ni déviation,
Il en était seulement question,
Le garde champêtre était de la fête
Et nous suivions de proche en proche
Les phalanges des blondes têtes...
La mairie est devenue ancienne,
Itou l'école de Jouars, son église, le château,
La chapelle Saint-Louis, La Nationale 12, Les ruines gallo-romaines
Les bambins d'alors ont tous dépassé la cinquantaine.
Est-il utile de psalmodier cette antienne?
Qui pourrait prétendre sans qu'on le condamne
Qu’on le traite de sot ou bien d’âne
"Moi le passé peu m'en chaut!"
Le passé tient dans ses mains l'avenir
A nous de savoir les saisir...* G. Pompidou