Tu vogues sur les arcs-en-ciel
De ce vaste océan de miel
Vers une ruée de mirages.
Tu surfes du haut d’un nuage
Sur l’espoir coulant dans tes veines
Que l’échappée ne soit pas vaine.
On entend ton souffle profond
Sous des pleurs de lames de fond.

Refrain :
Au loin, tu vois l’Eldorado
Qui porte la couleur des flots
Ô toi migrant !
Et pour conjurer le destin,

Laisse la vague de chagrins
Au souffle du vent !
Tu siffles une douce rengaine
En fuyant celle des sirènes.
Ô toi migrant !
Et pour ne voler en éclats,
Laisse la coulée de tracas
Au souffle du vent !

Rires perdus, rires enfuis
Sous la nacelle de la nuit
Dans la coque de ton bateau.
Tantôt tu supplies les tarots,
Tantôt tu implores les dieux
D’exaucer le flot de tes vœux…
Tes attentes de matelot
Voguent au rythme du fil de l’eau…

Refrain :

Tu files et poursuis ton chemin
Un jour sous une pluie de fiel,
Le lendemain sous le soleil.
Sous le ciel qui tisse sa toile,
Tu hisses sans cesse les voiles
Tantôt dans un frileux matin,
Tantôt dans un sombre satin.

Au loin, tu n’entends pas les sanglots
Jouant le grelot des barreaux.
Ô toi migrant !
Tu n’as pas idée des enjeux
De ce paradis merveilleux
Aux cœurs fuyants !

Il ne te sera pas permis
De remporter tous les paris.
Ô toi migrant !
Tu as pourtant eu le génie
De fuir sous la pluie ton pays
Aux cœurs fuyants !

Refrain :