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On m’a donné une rame, une télé, un caddie,
On m’a dit si t’es un homme, il faut que tu consommes,
J’ai pris ma panoplie, j’ai bu la bonne parole,
J’ consommais,
J’ consommais,
Tout autant que j’ pouvais !

(Je n’allais plus au bois,
Mais au supermarché,
Car les promos du mois,
N’fallait pas les louper !)

Mais un jour que j’avais tant et tant consommé,
J’ai vomi une télé qui était périmée,
C’est, a dit le Docteur, un cas d’empoisonnement,
Attaquez !
Vous devez
Avoir dédommagement !

Messieurs les Manageurs et les Publiciteurs,
Dans vot’e caddie je n’suis, pas votre serviteur !
Vous me dites consommateur, pour me faire consommable,
Mais, voyez,
C’est raté,
Je n’suis pas consommable !

J’vomi sur votre table, j’pourri votre ragout,
J’ai quitté mon étable, et vos granulés mous,
Bien sûr, c’est quand-même bête, c’était l’heure de la traite,
Enfin quoi,
Laissez-moi !
Vous voulez m’faire ma fête ?

On m’a donné une rame, et je m’en suis servi,
J’ai ramé sur le radeau que l’on m’avait fourni,
Derrière votre navire, ce vieux radeau coulait,
La Méduse !
La Méduse !
C’est le nom qu’il portait !

Je suis un corps errant, au paradis perdu,
Allez dire aux enfants, que pour eux c’est foutu,
Et lâchez-moi la grappe, avec vos farces-attrapes,
Lâchez-moi !
Laissez-moi !
Aller à mes patates !

J’vous donne une main d’ma sœur, pour battre votre beurre,
Et l’autre main d’ma sœur, pour astiquer vos leurres,
Faites en c’que vous voulez, dans vos soirées mondaines,
Et que vienne,
Et que vienne,
La fin d’vos stratagèmes !