Texte de Gaston Ligny

Je te souhaite à toi mon frère,
D’apprivoiser le temps pour cajoler ta vie
Qu’ell’ soit vie de bohème ou vie de patachon,
Vie de bâton de chais’ tutoyant la folie
Avec cett’ folle envie des fruits de la passion.

Je te souhaite à toi mon frère,
De siffloter cet air comme le cœur te chante
Entouré de sirèn’ sur la côte d’Argent
Et d’être Démosthène à la marée montante
Pour y gueuler mon frère comm’ quand t’ avais vingt ans.

Je te souhaite à toi mon frère,
Visionnaire ou paumé, fragile ou bien taiseux
De lir’ pour t’endormir des mots plein de tendresse
Dans un livre, une lettre. Mais tu sais la tendresse,
C’est aussi ce qu’on voit parfois, au fond des yeux.

Je te souhaite à toi mon frère,
D’apprivoiser aussi la clef, la clef des songes
Pour revoir ton enfance’ habiller des lutins
Et si l’arbitre un jour prétend jeter l’éponge,
Joue lui la comédie en manteau d’Arlequin.